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Ces attitudes différentes, qui peignent tantôt des situations terribles, et tantôt des situations attendrissantes, sont un langage éloquent puisé dans les mouvemens de l’âme et des passions. Quand elles sont représentées par des formes pures et antiques, que des physionomies expressives en relèvent le pouvoir, leur effet est inexprimable. Milady Hamilton, douée de ces avantages précieux, donna la première une idée de ce genre de danse vraiment dramatique, si l’on peut dire ainsi. Le châle, qui est en même temps si antique, si propre à être dessiné de tant de manières différentes, drape, voile, cache tour à tour la figure, et se prête aux plus séduisantes expressions. Mais c’est Valérie qu’il faut voir : c’est elle qui, à la fois décente, timide, noble, profondément sensible, trouble, entraîne, émeut, arrache des larmes, et fait palpiter le cœur comme il palpite quand il est dominé par un grand ascendant ; c’est elle qui possède cette grâce charmante qui ne peut s’apprendre, mais que la nature a révélée en secret à quelques êtres supérieurs. Elle n’est pas le résultat des leçons de l’art ; elle a été apportée du ciel avec les vertus : c’est elle qui étoit dans la pensée de l’artiste qui nous donna la Vénus pudique et dans le pinceau de Raphaël… Elle vit surtout avec Valérie ; la décence et la pudeur sont ses compagnes ; elle trahit l’âme en cherchant à voiler les beautés du corps.

Ceux qui n’ont vu que ce mécanisme difficile et