ces lectures qu’on peut se donner jusqu’à trois fois dans sa vie, aux différents âges.
« Le style de Valérie a, comme les scènes mêmes qu’il retrace, quelques fausses couleurs de la mode sentimentale du temps. Je ne saurais aimer que le comte envoie, pour le tombeau de son fils, une belle table de marbre de Carrare, rose, dit-il, comme la jeunesse, et veinée de noir comme la vie. Mais ces défauts de goût y sont rares, aussi bien que quelques locutions vicieuses (en imposer pour imposer), qu’un trait de plume corrigerait. Le style de ce charmant livre est, au total, excellent, eu égard au genre peu sévère : il a le nombre, le rythme, la vivacité du tour, un perpétuel et parfait sentiment de la phrase française. »
M. Paul Lacroix, dans son livre déjà cité, appuie le jugement de Sainte-Beuve et ajoute :
« Mme de Krüdener aurait égalé, surpassé peut-être Bernardin de Saint-Pierre, si elle avait appliqué uniquement aux lettres son génie, sans l’égarer dans les brouillards du mysticisme religieux. Elle possédait au plus haut degré le talent d’exprimer ses idées dans un langage facile, élégant, harmo-