mon portrait dans le petit salon jaune où nous prenons le thé. »
Oh ! quels momens d’enivrante extase ! Valérie, je reverrai tes traits chéris, je pourrai les voir à toute heure ! Le matin, quand l’aube encore douteuse n’aura paru que pour moi, je volerai à ce salon chéri ; ou plutôt, ignoré du reste de la maison, j’y passerai les nuits ; je croirai voir ton regard sur moi, et tu viendras encore, comme un esprit bienfaisant, dans mes songes. Mon ami, malgré moi, il faut que je finisse : je suis trop foible pour écrire de longues lettres.
LETTRE XXXII
Voilà la copie de la lettre de Valérie ; ne pouvant dormir, je l’ai transcrite pour toi, mon ami. Quelle nuit délicieuse je viens de passer ! Je me suis établi dans le petit salon jaune : j’y avois fait placer le portrait de Valérie ; mais tu ignores encore ce qu’il y a d’enchanteur pour moi dans ce tableau peint par Angelica ; je veux que toi-même tu l’apprennes dans les paroles ingénues et presque tendres de Valérie. Reviens avec moi au salon, Ernest. Au-dessous du tableau, qui occupe une grande place, est une ottomane de toile des Indes :