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plus grande, à une variété intégrée, harmonisée, d'industries.

Toutes les nations deviennent tour à tour industrielles ; et les temps sont proches où chaque nation d'Europe, ainsi que les États-Unis et même les peuples les plus arriérés d'Asie et d'Amérique, fabriqueront eux-mêmes à peu près tout ce dont ils auront besoin. Des guerres ou des causes accidentelles pourront peut-être retarder cette dissémination des industries : elles ne l'arrêteront pas : elle est inévitable. Pour chaque nouvelle venue, seuls les premiers pas sont difficiles. Mais dès qu'une industrie quelconque a pris fermement racine, elle en fait naître des centaines d'autres ; et les premières étapes franchies, les premiers obstacles surmontés, l'évolution industrielle s'accomplit à une allure accélérée.

On a le sentiment si net, sinon la conscience claire, de ce fait que la course aux colonies est devenue le trait caractéristique du dernier demi-siècle. Chaque nation veut avoir son empire colonial. Mais les colonies n'y feront rien. Il n'y a pas un autre Hindoustan au monde, et les conditions qui se sont présentées une fois ne se répéteront plus. D'ailleurs, quelques-unes des colonies britanniques ne menacent-elles pas déjà de devenir de sérieuses concurrentes pour la métropole ? D'autres, comme l'Australie, ne manqueront pas de suivre son exemple. Quant aux marchés encore neutres, la Chine, par exemple, ne sera