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gros bénéfices. » Le gain étant la base de l’industrie capitaliste, c’est dans le taux peu élevé des bénéfices qu’il fallait chercher la cause du malaise industriel.

Les bénéfices restreints amènent les fabricants à réduire les salaires, ou le nombre des ouvriers, ou le nombre des journées de travail pendant la semaine, ou même les forcent à recourir à la fabrication de marchandises de qualité inférieure qui, en général, est plus mal payée que celle des meilleures qualités. Comme le disait Adam Smith, la réduction des bénéfices a pour conséquence une réduction des salaires, et une réduction des salaires entraîne une diminution dans la consommation de l’ouvrier. Les bénéfices restreints diminuent également la consommation de l’employeur. D’où, pour cette double raison, réduction des bénéfices et, par suite, de la consommation pour cette immense classe d’intermédiaires qui s’est développée dans les pays industriels ; et de là résulte encore une nouvelle diminution des gains des employeurs.

Un pays qui fabrique surtout pour l’exportation, et par conséquent vit surtout des bénéfices tirés de son commerce extérieur, est dans une situation tout à fait comparable à celle de la Suisse, qui compte encore en grande partie sur l’argent importé par les étrangers. Une bonne « saison » — et c’est un afflux de 25 à 30 millions de francs apportés dans le pays par les tou-