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production annuelle des textiles représentait en 1905 une valeur de 10.737.205.000 fr., c’est-à-dire, qu’elle était deux fois plus grande que celle de l’Angleterre, évaluée dans le Statesman’s Yearbook à 5.000.000.000 francs, et les exportations de cotonnades sortant des filatures américaines atteignaient environ 70 millions de francs. Quant à la production annuelle de fer brut et d’acier, elle surpasse déjà celle de l’Angleterre[1], et l’organisation de cette industrie est également supérieure, ainsi que le remarquait, déjà en 1891, M. Berkley, dans son rapport à la Société des Ingénieurs civils d’Angleterre (Institute of Civil Engineers)[2].

Et tous ces résultats ont été obtenus en vingt ou trente ans, les grandes industries ayant été créées à une date postérieure à 1860[3].

  1. Elle était de 9.446.300 tonnes (de fer brut) en 1895, et monta, avec l’acier et les produits divers de fer et d’acier, jusqu’à 22.992.400 en 1905, représentant une valeur de plus de 10 milliards et demi. En 1890, on obtenait 4.051.260 tonnes d’aciers Bessemer et « Clap Griffith, » et quinze ans plus tard on arrivait à 20.344.300 tonnes métriques (23.738.600 en 1906) ; et les moyens de production sont toujours augmentés, si bien qu’on comptait pouvoir produire de 33 à 35 millions de tonnes par an dès 1907.
  2. Le plus fort rendement d’un haut-fourneau en Angleterre ne dépasse pas 750 tonnes par semaine, tandis qu’en Amérique il atteint 2.000 tonnes. (Nature, 19 novembre 1891, p. 65.)
  3. J. R. Dodge, Farm and Factory : Aids to Agriculture from other Industries, New-York et Londres, 1884, p. III. Je ne saurais trop recommander ce petit ouvrage aux lecteurs qui s’intéressent à cette question. — Dans le Statesman’s Yearbook pour 1910, p. 380, on trouvera des chiffres frappants concernant l’amélioration rapide de toute l’industrie du fer et de l’acier, de 1898 à 1908. Nous n’avons rien de pareil en Europe.