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que la tendance de l’Italie à devenir un pays industriel, capable de suffire à ses besoins, n’est plus un simple rêve. Quant aux efforts faits pour prendre une part plus active au commerce international, qui ne connaît sur ce point les aptitudes traditionnelles des Italiens ?

Il me faudrait aussi mentionner la Suisse et l’Espagne, dont les industries textiles, minières et métallurgiques font des progrès si rapides. — Ainsi la Suisse offre, elle aussi, l’exemple frappant d’une nation qui ne possède sur son territoire ni fer ni houille, et n’a même pas un port de mer pour les importer. Et néanmoins, grâce surtout à une intelligente instruction technique, elle a pu développer chez elle une grande industrie et une forte exportation, — même dans le domaine des machines (celles de Winterthur jouissent d’une excellente réputation), des métaux et des textiles[1].

  1. En 1907 la Suisse exportait pour 1.124.499.125 francs, ce qui faisait 321 francs par tête de la population (contre 242 francs dans le royaume britannique), et là-dessus on trouvait pour 192 millions de produits agricoles, 587 millions de tissus, rubans, etc., 96 millions de machines et de métaux ouvrés, et 250 millions de divers autres articles manufacturés, dont 149.300.000 francs de montres. La population ouvrière des fabriques comptait 307.130 personnes.