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allemande » en France comme en Angleterre, peut être laissée de côté, aujourd’hui qu’il a été prouvé par tant de récentes enquêtes que les bas salaires et les longues journées de travail n’ont pas nécessairement pour conséquence le bon marché du produit. Les bas salaires et le protectionnisme permettent tout bonnement à un certain nombre d’industriels de continuer à travailler avec un outillage antédiluvien et très imparfait. Mais dans les principales industries qui ont atteint un haut degré de développement, comme celles du coton et du fer, le produit le moins cher est obtenu avec de hauts salaires, des journées courtes et un outillage de premier ordre. Lorsque le nombre des ouvriers nécessaires pour faire fonctionner mille broches peut varier de 17, ce qui est le cas dans de nombreuses filatures russes, à 3, comme en Angleterre, et qu’un seul ouvrier surveille de 2 à 20 métiers à tisser, selon la perfection des machines, — il est impossible qu’une réduction de salaires vienne compenser cette immense différence. En conséquence, dans les grandes filatures de coton et les grandes usines métallurgiques d’Allemagne les salaires de l’ouvrier — nous le savons directement pour les usines métallurgiques par l’enquête ci-dessus mentionnée de la British Iron Trade Association — ne sont pas moins élevés qu’en Angleterre. Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’ouvrier en Allemagne peut