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dans de petits ateliers des environs de Saint-Étienne, Le Chambon, Firminy, Rive-de-Gier et Saint-Bonnet-le-Château. Le travail est assez régulier, mais les salaires sont en général peu élevés. Et cependant les cultivateurs restent attachés à ces métiers, parce qu'ils ne peuvent se passer d'une occupation industrielle pendant une partie de l'année.

La production annuelle des étoffes de soie en France n'atteignait pas moins de 7.558.000 kilog. en 1881[1] ; et la plus grande partie des cinq à six millions de kilogrammes de soie grège qui étaient transformés en étoffes dans la région lyonnaise l'était à la main[2].

Vers 1865, il y avait déjà dans la soierie lyonnaise de six à huit mille métiers mécaniques, et quand nous considérons la période de prospérité de l'industrie lyonnaise de la soie vers 1876 et la crise qu'elle subit dans les années 1880-86, nous ne pouvons qu'être surpris de la lenteur de la transformation de cette industrie. Telle est aussi l'opinion du Président de la Chambre de Commerce de Lyon qui m'écrivait que le

  1. 7.558.000 kil. en 1881, contre 5.134.000 kil. en 1872. Journal de la Société de Statistique de Paris, septembre 1883.
  2. J'emprunte ces chiffres à une lettre très détaillée que le Président de la Chambre de Commerce de Lyon voulut bien m'adresser en avril 1885, à Clairvaux, en réponse à mes questions sur ce sujet. Je profite de cette occasion pour lui renouveler mes remerciements pour son intéressante communication.