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protection exagérée qui maintient la routine et malgré la concurrence du bois et du pétrole comme combustibles[1], l’extraction de la houille a doublé dans l’empire russe pendant les années 1896-1904, et en Pologne elle a quadruplé. Presque tout l’acier, le fer et la fonte brute employés en Russie sont produits dans le pays même, l’importation est de moins d’un dixième de la consommation, et les huit usines russes qui fabriquent les rails d’acier sont assez puissamment organisées pour jeter sur le marché 300.000 tonnes de rails par an[2].

Il n’est donc pas étonnant que les importations de produits manufacturés soient si insignifiantes en Russie, et que depuis 1870, — c’est-à-dire neuf ans avant l’augmentation générale des droits de douane — la proportion de ces articles dans l’ensemble des importations soit toujours allée en décroissant. Ces produits, qui formaient encore un cinquième des importations dans les années 1880-85, n’en forment plus [1905] qu’un quarantième ; et tandis que les importations d’Angleterre en Russie étaient estimées en 1872 à 408 millions de francs, elles n’étaient que de 173 à 280 millions de 1894 à 1905. En particulier,

  1. Des 1500 vapeurs qui naviguent sur les cours d’eau russes, un quart emploient le pétrole et la moitié le bois comme combustible ; le bois est aussi le principal combustible sur les chemins de fer et dans les établissements métallurgiques des Ourals.
  2. Voir Appendice B.