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chester la Belgique, la Saxe. À son tour, elle s’émancipe de l’Europe occidentale, et rapidement elle se met à fabriquer tous les articles qu’elle importait autrefois, soit d’Angleterre, soit d’Allemagne.

Il est possible que des tarifs protecteurs favorisent quelque peu la naissance de nouvelles industries, — toujours aux dépens d’autres industries en voie de développement et toujours en enrayant les progrès de celles qui existent déjà. Mais la décentralisation des industries se fait, qu’il y ait des droits protecteurs ou non — on pourrait même dire en dépit des droits protecteurs. L’Autriche, la Bohême, la Hongrie, la Suisse et l’Italie suivent la même voie : elles développent leurs industries nationales, et l’Espagne et la Serbie même vont bientôt rejoindre la famille des nations industrielles.

L’Inde, qui plus est, et le Brésil, et le Mexique, aidés par la science et le capital anglais et allemand, créent des industries sur leur propre sol. Enfin, un terrible concurrent s’est élevé récemment pour toutes les nations industrielles d’Europe : la République des États-Unis. À mesure que l’éducation professionnelle se vulgarise dans cette agglomération de 85 millions d’hommes, — et toute l’éducation est dirigée aujourd’hui aux États-Unis de façon à répandre à pleines mains l’instruction technique-scientifique — il faut que des usines s’édifient ; et elles s’édi-