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la Terre et de ses habitants, des principaux phénomènes physiques, chimiques, zoologiques et botaniques ; mais c'est dans les cycles suivants d'études plus profondes et plus spécialisées que l'enfant découvrirait, ou plus exactement apprendrait à formuler les lois de ces phénomènes.

D'autre part, nous savons tous combien les enfants aiment à fabriquer eux-mêmes leurs jouets, quel plaisir ils ont à imiter le travail des grandes personnes, quand ils les voient à l'œuvre dans l'atelier ou sur le chantier. Mais les parents répriment sottement cette passion ou ne savent pas en tirer parti. La plupart dédaignent le travail manuel et préfèrent envoyer leurs enfants étudier l'histoire romaine ou les conseils de Franklin sur l'épargne, plutôt que de les voir se livrer à un travail « qui n'est bon que pour la basse classe de la population ». Or, c'est précisément ainsi qu'on rend beaucoup plus difficile toute étude ultérieure dans les sciences naturelles.

Viennent ensuite les années d'école, durant lesquelles le temps est gaspillé dans des proportions incroyables. Prenons, par exemple, les mathématiques, que chacun devrait connaître, puisqu'elles forment la base de toute éducation complète, et que si peu d'élèves apprennent en réalité dans nos écoles. Pour la géométrie, on gaspille follement le temps en employant une