Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sidéreront pas ce théorème, quand il se présentera au cours de leurs études de géométrie, comme un instrument de torture, imaginé par les professeurs ; et cela surtout lorsqu'ils l'auront appliqué comme font les charpentiers, pour trouver la longueur des chevrons d'un toit. Les problèmes compliqués d'arithmétique, qui nous semblèrent des casse-tête chinois dans notre enfance, sont facilement résolus par des enfants de sept à huit ans, pourvu qu'on les leur présente sous forme d'intéressantes énigmes. Et si le Kindergarten est souvent devenu pour les bébés une petite prison, une caserne, où les maîtres allemands règlent à l'avance chacun de leurs mouvements, l'idée qui présida à la création des jardins d'enfants n'en est pas moins heureuse.

En vérité, il est presque impossible de se figurer, quand on ne l'a pas essayé, combien de solides et saines notions sur la nature, quelles habitudes de classification, quel goût pour les sciences naturelles on peut faire acquérir à un enfant. Et si l'on adoptait d'une façon générale dans l'éducation le système des cours concentriques, adaptés aux différentes phases du développement de l'être humain, la première série, pour toutes les sciences, excepté la sociologie, pourrait être enseignée avant l'âge de dix ou douze ans. Déjà à cet âge, on pourrait donner aux enfants une idée générale de l'univers, de