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Les guerres et la Révolution avaient certainement arrêté le développement de l’industrie, mais elle reprit son essor pendant la seconde moitié du xixe siècle ; elle progressa, et aujourd’hui, malgré la perte de l’Alsace, la France n’est plus tributaire de l’Angleterre pour les produits manufacturés, comme elle l’était il y a cinquante ans. Maintenant ses exportations d’objets manufacturés sont évaluées à plus d’un tiers du chiffre des exportations anglaises, et plus du quart de ces exportations sont représentées par les textiles, tandis que les importations de textiles comprennent principalement les qualités supérieures de filés de coton et de laine — partiellement réexportés après avoir été tissés — et une petite quantité de lainages. La France montre ainsi une tendance très nette à suffire entièrement aux besoins de sa consommation, et pour la vente de ses produits manufacturés elle semble vouloir compter, non sur ses colonies, mais surtout sur la riche clientèle de son propre marché[1].

L’Allemagne suit la même voie. Depuis la guerre de 1870, son industrie a subi une complète réorganisation. Son outillage a été profondément amélioré, et ses usines, nées d’hier, sont pourvues de machines qui en général représentent le dernier mot du progrès technique. Elle possède un grand nombre d’ouvriers et de techni-

  1. Voir Appendice A.