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c'est le cas dans la fabrication de centaines de petits articles de luxe, il reste un vaste champ ouvert à la petite industrie, aux ateliers ruraux, aux métiers exercés à domicile, etc.

Ces industries ont évidemment besoin d'un peu plus d'air, d'idées plus nombreuses, de conceptions plus générales. Mais là où l'esprit d'initiative a été éveillé d'une façon ou d'une autre, nous voyons en Allemagne les petites industries prendre un nouveau développement, comme nous venons de le voir pour la France.

Or, dans presque toutes les petites industries allemandes la situation des ouvriers est unanimement décrite comme des plus misérables, et les nombreux admirateurs de la centralisation que nous trouvons dans ce pays arguent toujours de cette misère pour prédire, pour appeler de tous leurs vœux la disparition de « ces survivances médiévales » que doit supplanter la « centralisation capitaliste » pour le plus grand bien du travailleur.

La réalité est que, si nous comparons la situation misérable des ouvriers des petits métiers à la situation des ouvriers salariés des usines, dans la même région et dans les mêmes branches de l'industrie, nous voyons que les ouvriers de la grande industrie souffrent exactement de la même misère. Ils vivent avec des salaires misérables dans les taudis des villes. Ils travaillent onze heures par jour et sont