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maintien d'une masse de petites entreprises, dont l'importance moyenne n'augmente que très lentement ».

C'est ce que nous voyons en effet, et nous nous demandons seulement si, — tels étant les faits, — le mot « concentration » est bien choisi pour les caractériser. Ce que nous voyons en réalité, c'est que dans quelques branches de l'industrie on constate l'apparition d'un certain nombre de grands établissements, et surtout d'établissements appartenant à la moyenne industrie. Mais cette apparition n'a pas empêché que de très grandes quantités de petites industries continuent à exister dans d'autres branches, ou bien dans ces mêmes branches (textiles, travail des métaux), ou dans des branches connexes, qui tirent leur origine des précédentes, comme l'industrie du vêtement tire son origine de celle des textiles.

C'est le seul résultat qu'une analyse sérieuse permette de déduire des faits, mis en lumière par le recensement de 1896 et les observations modernes. Le reste — les larges déductions faites par certains économistes — sont des hypothèses, utiles sans doute pour stimuler les recherches, mais qui deviennent nuisibles, quand elles sont présentées comme des lois, alors qu'elles ne sont pas confirmées par le témoignage des faits observés.


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