Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du peuple. C'est dans ces régions que l'on comprend le mieux pourquoi la France, si l'on considère la masse de la population, passe pour être le pays le plus riche d'Europe[1].


Mais en France le principal centre pour les petites industries est encore Paris. Nous y trouvons, à côté des grandes usines, la plus grande variété possible de petites industries fabriquant des articles de tous genres pour le marché national et pour l'exportation. Les petites industries de Paris l'emportent tellement sur les usines, que le nombre moyen des ouvriers employés dans les 98.000 usines, manufactures et ateliers de Paris est inférieur à six ; et le nombre des personnes employées dans les ateliers qui comptent moins de cinq ouvriers est presque deux fois aussi élevé que celui des personnes travaillant dans les établissements plus importants[2].

En réalité, Paris est une immense ruche où des centaines de milliers d'hommes et de femmes fabriquent, dans de petits ateliers toutes sortes d'articles exigeant de l'habileté, du goût et de l'invention. Ces petits ateliers, où l'on prise si

  1. L'appendice R donne des détails supplémentaires sur la région lyonnaise et sur Saint-Étienne.
  2. En 1873, sur une population totale de 1.851.800 personnes habitant Paris, 816.040 (404.408 hommes, et 411.632 femmes) vivaient de l'industrie, sur lesquelles 293.691 seulement ressortissaient à la grande industrie et 522.349 à la petite industrie. — Maxime du Camp, Paris et ses Organes, vol. VI.