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Fourchambault pour retrouver la grande industrie ; »[1] mais un grand nombre de petits ateliers pour la fabrication de toutes sortes d'articles de quincaillerie prospèrent dans le voisinage et grâce au voisinage des centres industriels.

La poterie fait la fortune de la vallée de la Loire autour de Nevers. Cette ville fabrique de la céramique artistique, tandis que dans les villages on fait de la poterie commune, pour la céder à des marchands qui vont la vendre sur leurs bateaux.

À Gien, une grande fabrique de boutons de porcelaine faits avec de la poudre de feldspath, cimentée avec du lait, emploie 1.500 ouvriers qui produisent de 1.600 à 2.000 kilogrammes de boutons par jour. Et, comme c'est souvent le cas, une partie du travail se fait dans les villages. Au loin à la ronde, sur les deux rives de la Loire, dans tous les hameaux, les vieillards, les femmes et les enfants sont occupés à coudre les boutons sur les cartes. Naturellement ce genre de travail est misérablement rétribué, mais on n'y a recours que parce que dans les environs il n'y a pas d'autre industrie, à laquelle les paysans puissent consacrer leurs loisirs.

Dans la Haute-Marne, surtout aux environs de Nogent, nous trouvons la coutellerie comme occupation accessoire des agriculteurs. La pro-

  1. Ardouin-Dumazet, volume I, p. 52.