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très répandu, sinon universel, parmi les petits propriétaires fonciers français, et cela même dans des régions purement rurales (je l'ai observé jusqu'en Haute-Savoie). L'un des paysans qui possède une charrue et un attelage laboure tous les champs tour à tour. En même temps, grâce à une certaine survivance de l'esprit communal, que j'ai décrit ailleurs[1], les paysans sont encore aidés dans leur labeur par l'existence du berger communal, du pressoir communal, etc. Et partout où a survécu l'esprit communal, les petites industries subsistent, tandis qu'aucun effort n'est épargné pour soumettre à une culture intensive les petites pièces de terre.

Les cultures maraîchère et fruitière marchent souvent de pair avec les petites industries. Et partout où l'on voit le bien-être régner sur un sol relativement improductif, la cause en est presque toujours une union intime de ces deux sœurs, l'industrie et l'agriculture.

On peut remarquer en même temps les adaptations les plus merveilleuses des petites industries à des conditions nouvelles et d'importants progrès techniques dans les méthodes de production. On peut même dire de la France ce qui a été dit de la Russie, à savoir que lorsqu'une industrie rurale disparaît, la cause en est à cher-

  1. L'Entr'aide : un facteur de l'évolution. Paris (Hachette 1900).