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feraient venir toutes les racines et plantes fourragères, ainsi que le foin nécessaire pour les trente ou quarante vaches laitières qui leur procureraient le lait et le beurre, et pour les 300 bestiaux qui leur fourniraient la viande. Sur 10 hectares, dont un serait sous châssis et sous serres, elles feraient venir plus de légumes, de fruits et de produits rares qu'elles ne pourraient en consommer. Et, en admettant qu'on adjoigne 20 ares à chaque maison pour les distractions des habitants (élevage de volaille, culture de fleurs, etc.), il resterait encore 50 hectares qu'on pourrait réserver à diverses destinations : jardins publics, squares, usines et manufactures, etc.

Le travail nécessaire pour une culture aussi intensive ne serait en rien comparable au dur labeur du serf ou de l'esclave. Il serait à la portée de tous, forts ou faibles, élevés à la ville ou aux champs, et ce ne serait pas là le seul de ses avantages. Et la somme totale de ce travail serait loin d'atteindre la somme de travail que mille personnes, prises au hasard dans n'importe quel pays, ont à fournir actuellement pour se procurer une nourriture moins abondante et de qualité inférieure.

J'entends parler naturellement du travail techniquement nécessaire, sans même considérer le travail que nous avons actuellement à fournir pour entretenir nos intermédiaires, nos