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80 hectares sont sous serres et consacrés à la culture de la vigne. Un seul établissement, remarque Baltet, possède 200 serres et brûle 1.500 tonnes de charbon pour le chauffage de ses serres à vigne[1].

« Charbon à bon marché, raisin à bon marché, » écrivait le rédacteur en chef du Journal of Horticulture. Le raisin à Bruxelles n'est certainement pas plus cher au commencement de l'été qu'il ne l'est en Suisse au mois d'octobre. En mars même, le raisin belge se vend à Covent Garden à raison de un franc à deux francs vingt centimes le kilo[2]. Ce prix suffit à lui seul pour montrer combien il faut peu de travail pour faire pousser le raisin en serre sous nos latitudes. Il faut certainement moins de travail pour faire pousser le raisin en Belgique que pour le cultiver sur les rives du lac de Genève.


Les différents faits présentés dans les pages précédentes font s'évanouir le fantôme du surpeuplement. C'est précisément dans les parties

  1. Un ami qui a étudié l'horticulture pratique dans les îles Anglo-normandes m'écrit à propos des serres à vigne des environs de Bruxelles : « Vous n'avez aucune idée de l'extension qu'on donne ici à cette culture. Bashford n'est rien à côté. »
  2. Voici les prix que je relevai dans une mercuriale du 19 mars 1895 : Raisins belges, de 0 fr. 90 à 1 fr. 35 ; raisins de Jersey, de 1 fr. 35 à 2 fr. 20 ; muscats, de 4 fr. 10 à 5 fr. 55 ; tomates, de 0 fr. 65 à 1 fr. 10 le kilo. Pour les dernières années, voir Appendice P.