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plus accessibles au grand nombre. Mais à côté d'elle, nous avons la serre plébéienne, chauffée seulement pendant deux ou trois mois en hiver, et la « serre froide » construite d'une façon encore plus économique : c'est un simple abri vitré, un grand « châssis froid » ; et elle est pleine des humbles légumes du potager : pommes de terre, carottes, haricots verts, petits pois, etc. La chaleur du soleil, qui traverse le verre, mais que ce même verre empêche de ressortir par rayonnement, est suffisante pour maintenir l'air de cet abri à une très haute température pendant le printemps et le commencement de l'été. Et c'est ainsi qu'un nouveau système d'horticulture — le jardin maraîcher sous verre — gagne rapidement du terrain.

La serre chaude, construite dans un but commercial, est essentiellement d'origine anglaise ou peut-être écossaise. Dès 1851, Mr. Th. Rivers publia un livre intitulé The Orchard Houses and the Cultivation of Fruit Trees in Pots under Glass (Les Serres fruitières et la Culture des Arbres fruitiers en pots sous verre), et M. D. Thomson nous dit dans le Journal of Horticulture du 31 janvier 1889 que, il y a une cinquantaine d'années, un jardinier du nord de l'Angleterre vendait en février du raisin à 25 francs la livre, et qu'il en envoya à Paris pour la table de Napoléon III à raison de 50 francs la livre. « Aujourd'hui, ajoute M. Thomson, on le vend dix ou vingt fois