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février, des pommes de terre primes ensuite, et divers légumes à l'automne, sans compter les récoltes intercalaires.

À Plougastel, on ne se croirait pas en Bretagne. Depuis longtemps on cultivait en cet endroit les melons en plein champ, sous des châssis vitrés, pour les protéger des gelées du printemps, et on faisait pousser des petits pois à l'abri de rangées d'ajoncs qui les protégeaient contre les vents du nord. Maintenant, des champs entiers sont couverts de fraises, de roses, de violettes, de cerises et de prunes, et cela jusqu'au bord de la mer.

Les landes elles-mêmes sont mises en culture, et on nous affirme que d'ici cinq ou six ans il n'y aura plus de landes dans cette région[1].

N'oublions pas de citer le marais de Dol (plus de 2000 hectares), la « Hollande bretonne, » qui, protégé contre les vents de la mer par un mur, a été transformé en jardins maraîchers couverts de choux-fleurs, d'oignons, de radis, de haricots, etc. L'hectare de ces terrains se loue de 150 à 250 francs.

Les environs de Nantes pourraient être également cités. On y cultive les petits pois sur des étendues considérables. Pendant les mois de mai et de juin, une armée de travailleurs — des femmes et des enfants surtout — cueillent les gous-

  1. Ardouin-Dumazet, Voyage en France, vol. V, p. 200, 265.