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en donnait de dix à vingt-cinq ; et les plus beaux épis, au lieu de porter de 60 à 68 grains, en avaient en moyenne un nombre double.

Pour obtenir des variétés aussi prolifiques, le Major Hallett ne pouvait pas semer à la volée ses grains sélectionnés. Il les plantait séparément, en lignes, à vingt-cinq ou trente centimètres les uns des autres. De cette façon, il constatait que chaque grain, disposant de tout l'espace nécessaire pour le tallage[1], produisait dix, quinze, vingt-cinq, et même jusqu'à quatre-vingt-dix et cent épis, selon le cas ; et comme chaque épi renfermait de 60 à 120 grains, des récoltes de 500 à 2500 grains, sinon plus, pouvaient être produites par chaque grain planté séparément. Il exposa même au congrès d'Exeter de l’Association britannique trois pieds de froment, d'orge et d'avoine provenant chacun d'un seul grain, et qui avaient, le froment, 94 tiges, l'orge, 110 tiges, et l'avoine, 87 tiges[2]. Le pied

  1. « Peu de temps après que la plante se montre au-dessus du sol, elle commence à pousser de nouvelles tiges distinctes, et dès leur apparition une racine adventive se développe sur chacune pour la soutenir ; et tandis que les nouvelles tiges s'étalent sur une certaine surface, leurs racines prennent sous terre un développement correspondant. Ce phénomène, nommé tallage, continue jusqu'au moment où les tiges prennent une direction verticale. » Moins les racines ont été gênées dans leur développement par une végétation trop dense, et plus les épis seront beaux. Cf. Major Hallett, « Thin Seeding » (Semis espacés).
  2. Article sur « Les Semis espacés et la sélection des semences », lu au Club des Fermiers du Centre (Midland Farmers' Club), le 4 juin 1874.