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gation, qui, bien comprise, rapporte au bout de peu de temps, le moyen d'élever deux et trois fois plus de bétail par hectare sur bien des points du territoire.

D'autre part, les récoltes considérables de racines qu'on obtient aujourd'hui — il n'est pas rare de faire produire à un hectare de 180 à 270 tonnes de betteraves — fournissent un autre moyen fort important d'augmenter le nombre des bestiaux, sans diminuer la surface actuellement consacrée aux céréales.


Une autre innovation en agriculture, qui est pleine de promesse et renversera probablement plus d'une idée courante, doit être mentionnée ici. Je veux parler du traitement quasi-horticole de nos céréales, déjà pratiqué en grand en Extrême-Orient et qui commence également à réclamer notre attention en Europe.

À la première Exposition internationale de 1851, le Major Hallett, de Manor-House, à Brighton, exposait une série de céréales des plus intéressantes sous le nom de « pedigree cereals ». En cueillant les meilleures plantes de ses champs, et en soumettant leurs descendants à une sélection soigneuse d'année en année, il avait réussi à produire de nouvelles variétés de froment et d'orge. Chaque grain de ces céréales, au lieu de donner seulement deux ou quatre épis, ce qui est la moyenne dans les champs de blé,