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à 12.500.000 francs selon les années, sont ainsi exportées chaque printemps. Et si l'on tient compte de la consommation locale, nous voyons qu'on récolte au moins 60.000 à 70.000 tonnes, bien que la surface consacrée aux pommes de terre, primeurs ou non, ne soit pas supérieure à 2.500 ou 3.000 hectares. La moyenne du rendement est donc de 25 à 27 tonnes par hectare, alors qu'en Angleterre la moyenne est de 15 tonnes seulement, et il ne faut pas oublier avec cela que les pommes de terre hâtives ne donnent jamais des récoltes aussi fortes que les autres.

Dès que les pommes de terre sont arrachées, on prépare la seconde récolte de bettes ou de « blé de trois mois » (variété spéciale de blé à croissance rapide). On ne perd pas un jour. Le champ de pommes de terre peut n'avoir qu'un demi-hectare de superficie, mais dès que le quart en est débarrassé des pommes de terre, on l'ensemence à nouveau. C'est ainsi qu'on peut voir un petit champ divisé en quatre parcelles, dont trois sont ensemencées en blé à trois ou quatre jours d'intervalle, tandis qu'on arrache encore les pommes de terre sur la quatrième.

On a souvent décrit l'état admirable des prairies et des pâturages dans les îles anglo-normandes, et bien que la surface totale consacrée à Jersey aux racines, aux fourrages en assolements et aux pâturages permanents — foin et pâturage — soit inférieure à 4.500 hectares, on élève dans