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Dans le chapitre précédent nous avons donné quelques faits et quelques chiffres pour montrer ce qu'on peut obtenir du sol. Mais plus on étudie ce sujet, plus on découvre de faits nouveaux et frappants, et plus les craintes de Malthus apparaissent sans fondement.

Pour commencer par un exemple emprunté à la culture en plein champ, celle du froment, nous constatons le fait intéressant qui suit. Alors qu'on entend dire à tout moment que la culture du blé ne rapporte pas, et que l'Angleterre réduit en conséquence d'année en année la surface de ses champs de blé, les paysans français augmentent constamment la surface consacrée à cette culture, et l'accroissement le plus considérable est dû aux familles de paysans qui cultivent elles-mêmes la terre qu'elles possèdent. Depuis la fin du XVIIIe siècle, ils ont presque doublé et la surface cultivée en blé et le rendement par hectare, de façon à quadrupler presque la quantité de blé récoltée en France[1].

  1. Les recherches de Tisserand peuvent être résumées dans le tableau ci-dessous :
    Années Population
    en millions
    d'habitants
    Hectares
    ensemencés en blé
    Rendement
    moyen en hectolitres
    par hectare
    Récolte
    en hectolitres
    1789 27-0 4.000.000 8 32.000.000
    1831-41 33-4 5.350.000 13.5 70.000.000
    1882-88 38-2 6.960.000 16 113.000.000