Bref, au Manitoba, on est surtout frappé par ce fait que, même avec l'âpre concurrence qui y règne, les fermes de contenance moyenne soutiennent admirablement bien la concurrence avec la forme mammouth, et que ce n'est pas en cultivant le blé sur une grande échelle qu'on fait les plus gros bénéfices.
Il est aussi très intéressant de noter que des milliers et des milliers de fermiers produisent des montagnes de blé dans la province canadienne de Toronto et dans les États de l'Est, bien qu'on n'y trouve pas du tout la terre des prairies et que les fermes y soient en règle générale petites.
La force de la « concurrence américaine » ne réside donc pas dans la possibilité de disposer de centaines d'hectares d'un seul tenant. Elle réside dans la propriété du sol, dans un système de culture appropriée au caractère du pays, dans un esprit d'association très développé, et, enfin, dans un certain nombre d'institutions et de coutumes qui visent à élever l'agriculteur et sa profession à un niveau inconnu en Europe.
En Europe, nous ne nous représentons pas du tout ce qu'on fait aux États-Unis et au Canada dans l'intérêt de l'agriculture. Dans chaque État américain, dans chaque province et territoire du Canada, il y a une ferme d'expériences : et tous les essais préliminaires sur les nouvelles variétés de blé, d'avoine, d'orge, de fourrages,