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extensive. Mais le sol était déjà épuisé, et lorsqu'il survint une maladie, le blé n'eut pas la force de résister. En quelques semaines, toute la récolte, qui, d'après les prévisions, devait battre les records précédents, était perdue. Tout ce qu'on pouvait récolter ce n'étaient guère que 7 à 9 hectolitres par hectare. Il en résulta que les « mammouth farms » (fermes monstres) durent disparaître. Elles furent morcelées en petites fermes, et les fermiers de l'Iowa, après une terrible crise de courte durée — car tout est rapide en Amérique — durent recourir à une culture plus intensive. Aujourd'hui, ils ne sont pas en retard sur la France en ce qui concerne la culture du blé, car ils récoltent déjà en moyenne 15 hectolitres par hectare sur une surface d'un million d'hectares, et la culture intensive étend son domaine[1]. À l'aide d'engrais et de méthodes de culture perfectionnées ; ils soutiennent admirablement la concurrence contre ce qui reste des « fermes mammouths » du Far-West.

De fait, Schaeffle, Semler, Oetken et beaucoup d'autres écrivains ont maintes fois signalé que la force de la « concurrence américaine » n'est pas dans ses grandes fermes, mais dans les in-

  1. J'ai traversé une partie de cette région en 1901. Plus de mammouth farms. Rien que des fermes de 50 hectares environ, rarement 100 hectares, et l'œil voit la vaste plaine semée de ces moulins a vent américains qui servent à pomper l'eau pour arroser les potagers et les jardins plantés autour des fermes.