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qui se contentent d'un rendement de 7 à 8 hectolitres par hectare.

Il en est de même en ce qui concerne la viande consommée aux États-Unis. Schaeffle avait déjà signalé que la plus grande partie du bétail que nous voyons figurer dans les recensements des États-Unis n'est pas élevée dans les prairies, mais dans les étables des fermes, tout comme en Europe. Dans les prairies nous ne trouvons qu'un onzième des bêtes à cornes américaines, un cinquième des moutons et un vingt-et-unième des porcs[1].

La « fertilité naturelle » étant ainsi hors de question, nous devons rechercher des causes sociales, et nous les trouvons, pour les États de l'Ouest, dans le bon marché de la terre et dans une organisation convenable de la production, et pour les États de l'Est dans le progrès rapide de la grande culture intensive.

Il est évident que les méthodes de culture doivent varier selon les circonstances. Dans les vastes praires de l'Amérique du Nord, où la terre a pu être achetée de 25 fr., à 125 fr., l'hectare, et où des espaces de 15.000 à 35.000 hectares d'un seul tenant ont pu être consacrés à la culture du blé, on a appliqué des méthodes spéciales de culture et les résultats ont été excel-

  1. Voir aussi Farm and Factory (Ferme et Usine) par J.‑R. Dodge, New-York, 1884.