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à d'autres méthodes de culture que celles qui sont en usage, méthodes déjà expérimentées sur une vaste échelle et qui ont fait leurs preuves.


Et cependant le maraîcher parisien n'est point, pour nous, l'idéal de l'horticulteur. Dans l'œuvre douloureuse de la civilisation, il nous a montré la route à suivre : mais l'idéal de la civilisation moderne est ailleurs. Il peine, avec un court repos seulement, depuis trois heures du matin jusqu'à une heure avancée de la nuit. Il ne connaît pas de loisirs : il n'a pas le temps de vivre la vie d'un être humain ; il vit en dehors de la société ; le monde pour lui est son jardin, plus encore que sa famille. Il ne peut être notre idéal ; ni lui, ni son système d'agriculture. Noire ambition est qu'il produise encore plus qu'il ne fait, mais avec moins de travail, et qu'il goûte toutes les joies de la vie humaine. Et c'est tout à fait réalisable.

En fait, si nous faisons abstraction des jardiniers qui cultivent principalement les primeurs — les fraises, par exemple, servies en janvier, — si nous ne considérons que ceux qui font pousser leurs récoltes en plein champ et ne se servent des châssis que pour les premiers jours de la vie de la plante, et si nous analysons leur système, nous voyons qu'il revient essentiellement, d'abord, à créer pour la plante un sol nutritif et poreux qui contienne la quantité nécessaire de matière organique en décomposition et de substances inor-