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du sol, — un dixième du fumier employé par les maraîchers français serait suffisant pour atteindre ce but — mais à maintenir le sol à une certaine température.

Ce sont toujours les primeurs qui rapportent le plus, et pour en obtenir, non seulement on doit chauffer l'air, mais aussi le sol. On y arrive en mettant dans la terre de grandes quantités de fumiers convenablement mélangés : la chaleur produite par la fermentation réchauffe le sol. Mais il est évident que, avec le développement actuel des ressources industrielles, on pourrait réaliser ce chauffage du sol d'une façon plus économique et plus facile au moyen de tuyaux d'eau chaude. En conséquence, les jardiniers français font de plus en plus usage de thermosiphons placés de temps à autre dans les châssis froids. L'usage se généralise de cette nouvelle méthode perfectionnée, et nous avons l'autorité du Dictionnaire d'Agriculture de Barral pour affirmer qu'elle donne d'excellents résultats. Avec ce système, le fumier sert surtout à produire le terreau[1].

Quant aux différents degrés de fertilité du sol — le dada de tous ceux qui écrivent sur l'im-

  1. J'ai vu des thermosiphons en usage chez les maraîchers de Worthing. Ils s'en disaient satisfaits. — Sur la valeur des résultats, il n'y a pas de doute. Quant aux prix auxquels revient le chauffage du sol, voyez les expériences du Dr. Hermann Mehner, Gartenflora, 1906, cahiers 16 et 17. Il les considère comme minimes.