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qu’il m’était encore impossible de faire au moment où parurent les premières éditions anglaise et américaine, ainsi que les traductions allemande, espagnole, danoise et la première traduction russe de cet ouvrage. Je n’ai été à même de faire ce travail que lorsque les inspecteurs de fabriques anglais eurent publié, en 1898, en vertu de la loi de 1893 sur les fabriques, leurs premiers rapports contenant des chiffres qui permirent enfin de connaître le développement relatif de la grande et de la petite industrie dans le Royaume-Uni.

Jusqu’alors, vu l’absence complète de statistiques concernant le nombre des ouvriers dans les diverses subdivisions de l’industrie et le nombre des petites fabriques et des ateliers, les conclusions des économistes sur la disparition, « inévitable », à leur avis, de la petite industrie, n’étaient que des hypothèses, basées sur un nombre fort limité d’observations portant sur quelques-unes des industries textiles et métallurgiques. Dès que les premiers chiffres d’ensemble furent publiés par les soins de M. Whitelegge, je pus démontrer par des données certaines, s’ajoutant à mes observations directes, combien ces hypothèses, acceptées de confiance, étaient loin de répondre à la réalité des faits. L’Angleterre est, en effet, un pays de petites industries fortement développées, qui continuent à exister à côté des très grandes dans plusieurs branches importantes de la production nationale. Chaque année, il s’en crée de nouvelles.

J’ai donc ajouté au chapitre sur les petites in-