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de la Lombardie, dont il sera question dans le prochain chapitre. Ou bien encore il faudra s'adresser aux maraîchers d'Angleterre ou des environs de Paris, ou de Hollande, aux « truck farms » (exploitations maraîchères) d'Amérique, etc.

Tandis que la science consacre presque toute son attention aux questions industrielles, un petit nombre d'amants de la nature et une légion de travailleurs, dont les noms mêmes resteront inconnus de la postérité, ont récemment créé une nouvelle agriculture, aussi supérieure au mode de culture moderne que ce mode de culture était lui-même supérieur à l'antique système des trois assolements.

La science ne les a guidés que rarement. Parfois elle les a égarés : tel fut le cas avec les théories de Liebig poussées à l'extrême par ses successeurs, qui nous induisirent à traiter les plantes comme des tubes à réaction où des produits chimiques sont mis en présence, et à oublier que la seule science capable d'étudier la vie et son développement est la physiologie, non la chimie. La science ne les guida que rarement : ils ont procédé d'une façon empirique ; mais, comme les éleveurs, qui découvriront de nouveaux horizons à la biologie, ils ont ouvert un nouveau champ de recherches expérimentales pour la physiologie des plantes. Ils ont créé une agriculture complètement nouvelle. Ils sourient quand nous nous vantons de notre système de