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ils obtiennent des récoltes moyennes de 27 à 29 hectolitres et demi par hectare[1].

Cependant les Français ensemencent en blé non seulement les meilleures de leurs terres, mais aussi tels champs du Massif central et du Sud de la France qui ne rapportent guère, sans irrigation, que neuf, sept ou même cinq hectolitres et demi à l’hectare. Et ces petites récoltes abaissent la moyenne de la production de l’ensemble du pays.

Le Français cultive souvent des terres qui en Angleterre sont laissées en « pâturages permanents ». et voilà ce qu’on entend par son « infériorité » en agriculture. En effet, quoique la proportion entre ce que nous avons appelé la « surface cultivable » et la surface totale du territoire soit à peu de chose près la même en France qu’en Grande-Bretagne (624 hectares sur 1000), la surface emblavée en froment est, proportionnellement, près de cinq fois plus grande en

  1. Il s’agit là de moyennes de 27 à 29 hectolitres 1/2. Dans les bonnes fermes on atteint 36 hectolitres, et dans les meilleures 45. La surface totale cultivée en froment en France est de 6.650.000 d’hectares, la surface cultivée 27.560.000 hectares, la superficie totale de la France 53.650.000 d’hectares. — Sur l’agriculture française. Cf. Lecouteux, Le blé, sa culture extensive et intensive, 1883 ; Risler, Physiologie et culture du blé, 1886 ; Boitel, Herbages et prairies naturelles, 1885 ; Baudrillart, Les populations agricoles de la Normandie, 1880 ; L. Grandeau, La production agricole en France ; et l’agriculture et les institutions agricoles du monde au commencement du vingtième siècle ; P. Compain, Prairies et pâturages ; A. Clément, Agriculture moderne, (7e édition en 1906) ; Léonce de Lavergne, dernière édition ; etc.