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PRÉFACE




L’édition française de « Fields, Factories and Workshops » a subi des retards, mais en la présentant maintenant aux lecteurs, dans l’excellente traduction de M. Francis Leray, j’ai l’avantage d’avoir pu réviser soigneusement le texte et surtout d’avoir mis à jour les statistiques.

Cette révision me permet de constater que les tendances économiques que j’avais signalées, il y a une quinzaine d’années, n’ont fait que s’accentuer depuis. Partout on retrouve le même mouvement de décentralisation des industries, en ce sens que de nouvelles nations ne cessent d’entrer dans le cercle des nations industrielles. Chacune de ces nouvelles-venues cherche — ce qui est tout naturel et d’ailleurs nécessaire, dans l’intérêt de l’agriculture même et du progrès en général — à créer chez elle les principales grandes industries et à s’affranchir ainsi de l’exploitation par d’autres nations, plus avancées dans leur développement technique. Tous les peuples ont fait des progrès remarquables dans cette voie. Le monopole des premiers venus s’efface d’année en année.

D’autre part, on voit s’accentuer chez toutes les grandes nations industrielles le besoin et le désir de développer chez elles une forte produc-