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serait-il là ? Est-ce possible ? » me dis-je, et j’allai l’appeler par son nom, quand je me retins au bon moment ; au lieu de cela, je battis des mains, tout en courant pour attirer son attention. Il tourna son visage de mon côté — et je vis qui il était.

« Saute dans la voiture, vite, vite ! » me cria-t-il d’une voix terrible ; et un revolver à la main, prêt à tirer, il cria au cocher : « Au galop ! au galop ! ou je te tue ! » Le cheval — un superbe trotteur, acheté tout exprès — partit au grand galop. Des voix nombreuses criaient derrière nous : arrêtez-les ! attrapez-les ! tandis que mon ami profitait du moment pour me passer un élégant pardessus et me mettait un chapeau haute forme sur la tête. Mais le réel danger ne venait pas tant des soldats qui nous poursuivaient que d’un soldat posté à la porte principale de l’hôpital, presque en face de l’endroit où la voiture m’attendait. Celui-ci aurait pu m’empêcher de monter dans la voiture ou arrêter le cheval en faisant seulement quelques pas en avant. Un ami était donc chargé de détourner son attention en le faisant parler. Il s’acquitta de son rôle avec le plus grand succès. Le soldat ayant été employé à un moment au laboratoire de l’hôpital, mon ami donna un tour scientifique à la conversation, parlant du microscope et des choses merveilleuses qu’on y voyait. A propos de certain parasite de l’homme, il lui demanda : « Avez-vous déjà vu quelle formidable queue il possède ! — Comment, une queue ! — Sans doute ; vue au microscope elle est aussi grosse que ça. - Vous voulez m’en faire accroire !... répliqua le soldat, je sais cela mieux que vous. C’est la première chose que j’ai regardée au microscope » Cette discussion animée avait lieu juste au moment où je passais près d’eux en courant et où je sautais dans la voiture. Cela a l’air d’une fable, mais c’est la vérité.

La voiture tourna brusquement dans une rue étroite, pour longer le mur de la cour où les paysans empilaient leur bois, qu’ils avaient tous quitté pour courir après moi. Elle vira si court qu’elle faillit verser ; mais, d’un