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part de ce qu’il a produit, ce n’est que le propriétaire, qui vient prélever sa part de lion. Quant à l’humanité, en général, elle respecte partout le droit de chacun sur ce qu’il a produit sans qu’il y ait besoin pour cela de lois spéciales.

Toutes ces lois sur la propriété, qui font les gros volumes des codes et la joie de nos avocats, n’ayant ainsi d’autre but que celui de protéger l’appropriation injuste des produits du travail de l’humanité par certains monopoleurs, n’ont aucune raison d’être, et les socialistes-révolutionnaires sont bien décidés à les faire disparaître le jour de la Révolution. Et nous pouvons, en effet, avec pleine justice, faire un auto-da-fé complet de toutes les lois qui sont en rapport avec les ci-nommés « droits de propriété », de tous les titres de propriété, de toutes les archives, — bref, de tout ce qui a trait à cette institution, qui sera bientôt considérée comme tache humiliante dans l’histoire de l’humanité au même titre que l’esclavage et le servage des siècles passés.

Ce que nous venons de dire sur les lois concernant la propriété s’applique complètement à cette seconde catégorie de loi, — les lois servant à maintenir le gouvernement ou les lois constitutionnelles.

C’est encore tout un arsenal de lois, de décrets, d’ordonnances, d’avis, etc., etc., servant à protéger les diverses formes de gouvernement re-