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Le 14 frimaire (4 décembre), le robespierriste Couthon apportait encore des reliques à la tribune de la Convention et s’en moquait.

On est donc à se demander si Robespierre ne profitait pas de quelque nouvelle tournure prise par les pourparlers avec l’Angleterre, pour influencer Danton et donner libre expression à ses idées sur la religion, qui était toujours restée chère à ce déiste, disciple de Rousseau.

Vers le milieu du mois, Robespierre, fort de l’appui de Danton, se décida à agir, et le 10 frimaire (6 décembre) le Comité de salut public vint demander à la Convention un décret sur la liberté des cultes, dont le premier article défendait « toutes violences et mesures contraires à la liberté des cultes ». Cette mesure était-elle dictée par la peur de voir les campagnes se soulever, car dans les campagnes la fermeture des églises fut généralement très mal reçue[1] — toujours est-il que dès ce jour le catholicisme triomphait. Le gouvernement robespierriste le prenait sous sa protection. Il redevenait religion d’État[2].

Plus tard, au printemps, on alla plus loin. On essaya d’opposer au culte de la Raison, un nouveau culte, celui de l’Être suprême, conçu d’après le Vicaire savoyard

  1. Plusieurs lettres des représentants en mission en parlent. La plupart, comme celles de Dartygoëyte, Lefiot, Pflieger, Garnier, sont cependant postérieures au décret (Actes du Comité de salut public, publiés par Aulard, t. IX, pp, 385, 759, 780).
  2. Comme plusieurs représentants en mission avaient pris des mesures très rigoureuses contre le culte catholique, la Convention ajoutait à ce décret un paragraphe pour dire qu’elle n’entendait pas improuver ce qui avait été fait jusqu’à ce jour par ses représentants.