déchristianisation. Dans chaque section, une église, au moins, fut consacrée au culte de la Raison. Le conseil général de la Commune risqua même de brusquer les événements. En réponse au discours religieux de Robespierre, du 1er frimaire (voyez plus loin), il prit, le 3 frimaire (23 novembre), sous l’influence de Chaumette, un arrêté qui ordonnait de fermer à Paris, sur le champ, toutes les églises ou temples de toutes religions, rendait les prêtres responsables individuellement des troubles religieux, invitait les Comités révolutionnaires à surveiller les prêtres, et décidait de prier la Convention d’exclure les prêtres de toute espèce de fonction publique. On établissait en même temps un « cours de morale », pour préparer les prédicateurs de nouveau culte ; on décidait d’abattre les clochers, et dans diverses sections on organisait des fêtes de la Raison, pendant lesquelles on se moquait du culte catholique. Une section brûla les missels, et Hébert brûlait des reliques à la Commune.
En province, dit M. Aulard, presque toutes les villes, surtout dans le Sud-Ouest, parurent se rallier au nouveau culte rationaliste.
Cependant le gouvernement, c’est-à-dire le Comité de salut public, fit dès le début une sourde opposition à ce mouvement. Robespierre s’y opposa nettement, et lorsque Cloots vint lui parler avec enthousiasme de l’abdication de Gobel, il lui signifia brusquement son hostilité, en demandant ce qu’en diraient les Belges, dont Cloots voulait l’union avec la France.
Il se tut cependant durant quelques jours. Mais le 20 novembre Danton rentrait à Paris, après un long séjour à Arcis-sur-Aube, où il s’était retiré avec sa jeune