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Tous les autres signes seront détruits », et « on lira sur la porte de ce champ, consacré par un respect religieux aux mânes des morts, cette inscription : La mort est un sommeil éternel ». Il expliquait aussi le sens de ces décrets à la population par des discours matérialistes.

En même temps, Laignelot, un autre conventionnel en mission, transformait à Rochefort l’église paroissiale en Temple de la Vérité, où huit prêtres catholiques et un ministre protestant vinrent se « déprêtriser », le 31 octobre 1793.

Le 14 octobre, sous l’influence de Chaumette, l’exercice extérieur du culte était prohibé à Paris, et le 16, l’arrêté de Fouché sur les enterrements était adopté en principe par la Commune.

Que ce mouvement ne fût nullement une surprise, et qu’il eût été préparé dans les esprits par la Révolution même et ses prédécesseurs, c’est évident. Maintenant, enhardie par les actes de la Convention, la province se lançait dans la « déchristianisation ». Sur l’initiative du bourg Ris-Orangis, toute la région de Corbeil renonçait au christianisme, et recevait bon accueil à la Convention lorsque ses députés vinrent le lui signaler, le 30 octobre.

Six jours après, des députés de la commune de Mennecy se présentèrent à la Convention, revêtus de chapes. Ils reçurent aussi bon accueil, et la Convention reconnut le « droit qu’ont tous les citoyens d’adopter le culte qui leur convient et de supprimer les cérémonies qui leur déplaisent ». Une députation du département de Seine-et-Oise qui demandait que l’évêque de Versailles,