tion au Comité de sûreté générale, tandis que les sections elles-mêmes ainsi que les sociétés populaires devenaient rapidement des organes du gouvernement central, des branches de la hiérarchie républicaine.
Cependant l’état de Paris n’était nullement rassurant. Les hommes énergiques, les meilleurs révolutionnaires s’étaient enrôlés en 1792, en 1793, pour marcher aux frontières ou en Vendée, et les royalistes relevaient la tête. Profitant de l’affaiblissement de la surveillance, ils rentraient en nombre. En août, le luxe de l’ancien régime faisait soudain sa réapparition dans les rues. Les jardins publics et les théâtres étaient envahis par les muscadins. Aux théâtres on applaudissait à outrance les pièces royalistes, et l’on sifflait les pièces républicaines. On allait jusqu’à représenter dans une pièce la prison du Temple et la délivrance de la reine, et il s’en fallut de peu que l’évasion de Marie-Antoinette ne s’accomplît.
Les sections étaient envahies par les contre-révolutionnaires girondins et royalistes. Alors que les journaliers, les artisans, fatigués après leurs longues journées de travail, rentraient au logis, les jeunes bourgeois, armés de gourdins, venaient aux assemblées générales des sections et les faisaient voter à leur gré.
Il est évident que les sections seraient parvenues à repousser ces incursions, comme elles l’avaient déjà fait une fois, en se prêtant main-forte entre sections voisines. Mais les Jacobins voyaient de mauvais œil le pouvoir rival des sections. Ils profitèrent de la première occasion pour les paralyser, et l’occasion ne tarda pas à se présenter.