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ordonnerait le recrutement général de tous les grains serait très utile, surtout si l’on y ajoutait une disposition qui établit des greniers publics formés du superflu des particuliers. » Et Jeanbon Saint-André supplie Barère de prendre l’initiative de ces mesures[1].

Mais le moyen d’intéresser la Convention à ces questions !

L’affermissement du régime montagnard est ce qui intéresse surtout les conventionnels. Mais, semblables à tous les hommes de gouvernement qui les ont précédés et qui les suivirent, ce n’est pas dans l’établissement du bien-être général et du bonheur pour le grand nombre qu’ils en cherchent le fondement. C’est dans l’affaiblissement et, au besoin, dans l’extermination des ennemis de ce régime. Bientôt ils se passionneront pour la Terreur, comme moyen d’abattre les ennemis de la République démocratique, mais jamais on ne les verra passionnés pour les mesures d’une grande envergure économique, pas même pour celles qu’ils ont votées à un certain moment sous la pression des événements.

  1. Actes du Comité de salut public, publiés par Aulard, t. III, pp. 533-534.