le décret que vous venez de prendre est le salut de la République ; nous venons vous offrir de nous constituer en otages en nombre égal à celui dont l’Assemblée a ordonné l’arrestation, pour répondre à leurs départements de leur sûreté. »
D’autre part, Marat prononçait le 3 juin aux Jacobins une allocution, dans laquelle il résumait le sens du mouvement qui venait de s’accomplir et proclamait le droit à l’aisance pour tous.
« Nous avons donné une grande impulsion », disait-il en parlant de l’exclusion des trente-et-un députés girondins : « c’est à la Convention à assurer les bases du bonheur public. Rien de plus facile : il faut faire votre profession de foi. Nous voulons que tous les citoyens qu’on qualifie sans-culottes jouissent du bonheur et de l’aisance. Nous voulons que cette classe utile soit aidée par les riches en proportion de leurs facultés. Nous ne voulons point violer les propriétés. Mais quelle est la propriété la plus sacrée ? C’est celle de l’existence. Nous voulons qu’on respecte cette propriété…
« Nous voulons que tous les hommes qui n’ont pas 100.000 livres de propriétés soient intéressés à maintenir notre ouvrage. Nous laisserons crier ceux qui ont plus de 100.000 livres de rente [évidemment, de propriété]… Nous dirons à ces hommes : « convenez que nous sommes les plus nombreux, et si vous ne poussez pas à la roue avec nous, nous vous chasserons de la République, nous prendrons vos propriétés, que nous partagerons entre les sans-culottes. »
Et il ajoutait cette autre idée qui devait bientôt être mise à exécution :