contre les complices du général, et le 15, trente-cinq sections lançaient une liste des vingt-deux membres de la Gironde dont ils exigeaient l’expulsion de la Convention.
Dès le commencement d’avril, les sections cherchaient aussi à se fédérer pour l’action, en dehors du conseil de la Commune, et le 2 avril la section des Gravilliers, toujours à l’avant-garde, prenait l’initiative de la création d’un « Comité central ». Ce comité n’agit que d’une façon intermittente, mais il se reconstitua à l’approche du danger (le 5 mai), et le 29, il prenait en ses mains la direction du mouvement. Quant à l’influence du club des Jacobins, elle resta médiocre. Ils admettaient eux-mêmes que le centre d’action était dans les sections. (Voyez, par exemple, Aulard, Jacobins, t. V, p. 209.)
Le 26 mai, des rassemblements populaires assez nombreux assiégeaient la Convention. Bientôt ils l’envahissaient en partie, et le peuple entré dans la salle, appuyé par les tribunes, demandait la suppression de la Commission des Douze. Cependant la Convention résistait, et ce ne fut qu’après minuit que, brisée de fatigue, elle céda enfin. La Commission fut cassée.
Cette concession, d’ailleurs, ne fut que momentanée. Le lendemain même, le 27, profitant de l’absence d’un grand nombre de Montagnards envoyés en mission, les Girondins, appuyés par la Plaine, rétablissaient la Commission des Douze. L’insurrection était ainsi manquée.
Ce qui avait paralysé l’insurrection, c’est qu’il n’y avait pas eu d’accord entre les révolutionnaires eux-mêmes. Une partie des sections, inspirées par ceux qu’on nommait « les Enragés », voulaient une mesure qui