Dès que la royauté fut renversée, et que la Convention fut devenue le pouvoir suprême, « tout mouvement insurrectionnel, nous dit-il, devait cesser ».
Ce qui répugnait surtout aux Girondins, c’était la tendance de la Révolution vers l’égalité — la tendance qui dominait dans la Révolution à cette époque, comme l’a très bien fait ressortir M. Faguet[1]. Ainsi, Brissot ne peut pardonner au Club des Jacobins d’avoir pris le nom, — non pas d’Amis de la République, mais « celui d’Amis de la Liberté et de l’Égalité, — de l’égalité surtout ! » Et il ne peut pardonner « aux anarchistes » d’avoir inspiré les pétitions « de ces ouvriers du camp de Paris, qui s’intitulaient la nation, et qui voulaient fixer leur indemnité sur celle des députés ! » (P. 29.)
« Les désorganisateurs », dit-il ailleurs, « sont ceux qui veulent tout niveler, les propriétés, l’aisance, le prix des denrées, des divers services rendus à la société, etc. ; qui veulent que l’ouvrier du camp reçoive l’indemnité du législateur ; qui veulent niveler même les talents, les connaissances, les vertus, parce qu’ils n’ont rien de tout cela. » (Pamphlet du 24 octobre 1792.)
- ↑ L’œuvre sociale de la Révolution française, recueil, avec introduction, par Émile Faguet. Paris, 1900 ? (sans date).