et Jacobins, passa en entier. Les 525 « électeurs » qui se réunirent, le 2 septembre même, dans le local du club des Jacobins, choisirent Collot-d’Herbois et Robespierre pour président et vice-président, exclurent tous ceux qui avaient signé les pétitions royalistes des 8.000 et des 20.000, et votèrent pour la liste de Marat.
Cependant l’élément « modérantiste » dominait tout de même, et Marat écrivait, dès la première séance, qu’à voir la trempe de la plupart des délégués, il désespérait du salut public. Il prévoyait que leur opposition à l’esprit révolutionnaire allait plonger la France dans des luttes sans fin. « Ils achèveront de tout perdre, disait-il, si le petit nombre des défenseurs du peuple, appelés à les combattre, n’ont le dessus et ne parviennent à les écraser. » Nous verrons tout à l’heure combien il avait raison.
Mais les événements eux-mêmes poussaient la France vers la République, et l’entraînement populaire fut tel, que les modérantistes de la Convention n’osèrent résister au courant qui emportait la royauté. Dès sa première séance, la Convention prononça à l’unanimité que la royauté en France était abolie. Marseille, nous l’avons vu, et quelques autres villes de province, avaient déjà exigé la République avant le 10 août ; Paris l’avait fait solennellement depuis le premier jour des élections. Le club des Jacobins s’était aussi décidé, enfin, à se déclarer républicain ; il l’avait fait dans sa séance du 27 août, après la publication des papiers trouvés aux Tuileries dans un secrétaire. La Convention suivit Paris. Elle abolit la royauté dans sa première séance, le 21 septembre 1792. Le lendemain,