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porte. Les autres furent introduits ; mais à peine eurent-ils été soumis au plus léger interrogatoire, qu’une multitude armée de piques, d’épées, de sabres, força la porte de la prison et tua les prêtres, sauf l’abbé Picard, instituteur des sourds-muets, et son sous-instituteur.

C’est ainsi que commencèrent les massacres à l’Abbaye, prison qui jouissait surtout d’une mauvaise réputation dans le quartier. L’attroupement qui s’était formé autour de cette prison, et qui était composé de gens établis, petits commerçants du quartier, demandait qu’on mît à mort les royalistes arrêtés depuis le 10 août. On savait dans le quartier que l’or coulait chez eux, qu’ils faisaient bonne chère et recevaient en prison leurs femmes et amies en toute liberté. Ils avaient illuminé après l’échec subi par l’armée française à Mons, et chanté victoire après la prise de Longwy. Ils insultaient les passants de derrière les barreaux et promettaient l’arrivée imminente des Prussiens et l’égorgement des révolutionnaires. Tout Paris parlait d’un complot tramé dans les prisons, d’armes introduites, et l’on savait partout que les prisons étaient devenues de vraies fabriques de faux assignats et de faux billets de la Maison de secours, par lesquels on essayait de ruiner le crédit public.

Tout cela se répétait dans les attroupements qui s’étaient formés autour de l’Abbaye, de la Force, de la Conciergerie. Bientôt ces attroupements eurent forcé les portes des prisons et commencèrent à y tuer les officiers de l’état-major suisse, les gardes du roi, les prêtres qui devaient être déportés à cause de leur refus