traîtres les instigateurs de cette mesure. C’est ce que fit quelques jours plus tard la Commune, en ordonnant des perquisitions chez Roland et chez Brissot. Marat demanda tout bonnement qu’on exterminât ces traîtres législateurs.
Le même jour, le tribunal criminel acquittait Montmorin, — ceci après qu’on eut appris quelques jours auparavant, par le procès de d’Angremont, que les conspirateurs royalistes, bien soldés, étaient enregistrés, divisés en brigades, soumis à un comité central, et n’attendaient que le signal pour descendre dans la rue et attaquer les patriotes à Paris et dans toutes les villes de province.
Le surlendemain, 1er septembre, nouvelle révélation. Le Moniteur publiait un « plan des forces coalisées contre la France », reçu, disait-il, de main sûre d’Allemagne ; et dans ce plan il était dit que, pendant que le duc de Brunswick contiendrait les armées patriotes, le roi de Prusse marcherait droit sur Paris ; qu’après s’en être rendu maître, un triage serait fait des habitants ; que tous les révolutionnaires seraient suppliciés ; qu’en cas d’inégalité des forces, le feu serait mis aux villes. « Des déserts sont préférables à des peuples de révoltés », avaient bien dit les rois ligués. Et, comme pour confirmer ce plan, Guadet entretenait l’Assemblée de la grande conspiration découverte dans la ville de Grenoble et ses environs. On avait saisi chez Monnier, agent des émigrés, une liste de plus de cent chefs locaux de la conspiration, qui comptait sur l’appui de vingt-cinq à trente mille hommes. Les campagnes des Deux-Sèvres et celles du Morbilhan s’étaient soulevées dès que l’on eut apprit la