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archives locales pour retracer tous les agissements des royalistes pendant la grande Révolution. Quelques épisodes permettront cependant d’en donner une idée.

On connaît plus ou moins l’insurrection de la Vendée. Mais on n’est que trop enclins à croire que là, au milieu de populations demi-sauvages, inspirées par le fanatisme religieux, se trouvait le seul foyer sérieux de contre-révolution. Et cependant le Midi représentait un autre foyer du même genre, d’autant plus redoutable que les campagnes sur lesquelles s’appuyaient les royalistes pour exploiter les haines religieuses des catholiques contre les protestants, se trouvaient à côté d’autres campagnes et de grandes villes qui avaient fourni un des meilleurs contingents à la Révolution.

La direction de ces divers mouvements partait de Coblentz, petite ville allemande située dans l’Électorat de Trèves, qui était devenue le centre principal de l’émigration royaliste. Depuis l’été de 1791, lorsque le comte d’Artois, suivi de l’ex-ministre Calonne, et plus tard de son frère, le comte de Provence, vint s’établir dans cette ville, elle devint le centre principal des complots royalistes. De là partaient les émissaires qui organisaient dans toute la France les insurrections contre-révolutionnaires. Ils embauchaient partout des soldats pour Coblentz, — même à Paris, où le rédacteur de la Gazette de Paris offrait ouvertement 60 livres à chaque soldat embauché. Pendant quelque temps on dirigeait ces hommes presque ouvertement, d’abord sur Metz, puis sur Coblentz.

« La société les suivait », dit Ernest Daudet dans son étude, Les conspirations royalistes dans le Midi ; « la